Les 10 causes de rhinoplastie secondaire

Nous allons ici aborder les causes les plus fréquentes de rhinoplastie secondaire. 

Si certaines « complications » ne peuvent être maitrisées, il reste aujourd’hui trop de cas de rhinoplasties « ratées ».

Plusieurs éléments peuvent expliquer l’échec d’une rhinoplastie.

Nous allons passer en revue 10 signes pouvant évoquer une rhinoplastie ratée

L’asymétrie / le nez dévié

  • Attention, il faut être conscient que le visage est asymétrique
  • Il n’existe pas de symétrie parfaite chez une personne
  • On parle ici d’une asymétrie avérée et « visible »
  • Il s’agit de nez déviés comme dans les cas post traumatiques
  • Cela peut concerner une partie ou l’ensemble du nez.
  • Cela va du défaut de symétrie dans les ostéotomies (fractures du nez) jusqu’à la persistance d’une déviation de cloison ou de pointe.
  • Dans la plupart des cas, une révision chirurgicale est nécessaire surtout en cas de troubles fonctionnels associés.

Difficultés respiratoires

  • La respiration n’est pas optimale les premières semaines d’une rhinoplastie
  • En revanche, il ne doit pas persister d’obstruction nasale après plus d’un an, soit au moment du résultat final
  • On les rencontre souvent après une rhinoplastie de réduction (un nez plus petit qu’avant) comme la suppression d’une grosse bosse par exemple (sans reconstruction)
  • Il s’agit le plus souvent d’un défaut technique ou d’une mauvaise anticipation dans le geste opératoire
  • Il ne faut cependant pas omettre une hypothèse qui n’a pas de lien avec la première rhinoplastie
  • Une consultation ORL est souvent utile avant de se lancer dans une reprise de la rhinoplastie
  • Certaines pathologies inflammatoires (allergie) mais aussi mécaniques (cornets) peuvent apparaître sans lien avec la première chirurgie.

Syndrome de valve externe

  • Il s’agit du collapsus de l’aile narinaire à l’inspiration profonde
  • Il ne s’agit pas d’une « erreur » à proprement parler
  • Dans certains cas, si l’on restaure une meilleure ventilation au patient, l’afflux d’air à l’inspiration peut faire collapser l’aile narinaire
  • Cet effet, connu de la mécanique des fluides, est semblable à aspirer de l’air à travers une paille en plastique : 
    • l’aspiration forte entraine une fermeture des parois de la paille
    • Si la paille était en métal il n’y aurait pas ce genre d’effet
  • La correction est ainsi facile grâce au renforcement d’une greffe de cartilage sur la narine « faible »

Pointe pincée

  • Il s’agit d’une cause classique de rhinoplastie secondaire
  • Elle vient d’une résection excessive du cartilage de la pointe du nez (les cartilages alaires)
  • Cela a pour effet une pointe trop affinée en continuité avec le reste du nez : en anglais « pinched nose »
  • Cela a pour effet un effet non naturel type « surgical look »
  • Parfois, une correction par fillers peut être envisagée mais elle n’aura qu’un effet temporaire.
  • Une chirurgie de reconstruction et de ré « épaississement » de la pointe est nécessaire pour corriger ce défaut

Ensellure nasale

  • Comme son nom l’indique, il s’agit la plupart du temps d’un excès de résection de bosse qui entraine un nez avec un profil trop bas en forme de selle à cheval
  • Cette ensellure peut parfois entrainer des problèmes de respiration (cf. plus haut)
  • La correction consiste en la mise en place d’une greffe permettant de réagrandir le nez de profil

Défaut de la pointe du nez de profil

On distingue deux cas :

Un excès de rotation

  • Il s’agit d’un excès lors de la remontée de la pointe du nez dans une rhinoplastie
  • En effet, si on ne respecte pas les codes esthétiques de l’angle nasolabial (angle entre la pointe du nez et la lèvre), nous aurons un excès de rotation arrière
  • Cela a pour effet un nez trop « en trompette » avec des narines visibles de face (aspect nez de cochon) non naturel
  • La correction est forcément chirurgicale avec la nécessité d’une greffe de cartilage de cloison, d’oreille ou de la côte.

La pointe tombante

  • Il s’agit de l’inverse de la précédente « complication »
  • Ici, soit la pointe n’a pas été travaillée, soit elle a insuffisamment été « verrouillée » 
  • Cela a pour effet une chute secondaire de celle-ci en avant et par déclivité
  • Une pointe tombante est ressentie le plus souvent comme un aspect disgracieux par les patients
  • On peut corriger selon les cas par rhinoplastie médicale mais cela ne saurait être une solution définitive
  • La chirurgie est alors nécessaire afin de corriger le tir

Les souffrances du tissu mou

  • Il s’agit d’une déformation de la peau et des tissus sous cutanés disgracieuse
  • Cela crée des irrégularités le long du nez 
  • On les rencontre dans les cas de rhinoplasties répétées et/ou d’un dégraissage cutané excessif dans le traitement de la peau épaisse ;
  • On peut également les retrouver dans des cas d’infections locales.
  • La correction est complexe car il faut parfois réaliser une nouvelle couche sous la peau afin d’harmoniser à nouveau la peau. 

Le V inversé

  • Il s’agit d’un aspect de « V inversé » au milieu du nez après une rhinoplastie
  • Il s’agit d’une ptose (chute, détachement) des cartilages triangulaires (tiers moyen du nez) par rapport aux os propres du nez (tiers supérieur)
  • Cette complication survient le plus souvent après la suppression d’une bosse dans la technique structurelle, sans reconstruire le dorsum du nez.
  • En effet, dans cette technique, il est indispensable de mettre des « spreadergraft » qui sont des greffons cartilagineux, afin de reconstruire le toit du nez 
  • Malheureusement, seule une reprise chirurgicale peut corriger cet aspect

Bec de corbin

  • Il s’agit d’une bosse cutanée juste au-dessus de la pointe vue de profil
  • Ce bombement est particulièrement inesthétique
  • Cela a deux causes :
    • Une insuffisance de soutien de la pointe : qui chute dans un second temps
    • Parfois combinée avec un excès de résection de bosse
  • Ces deux éléments entrainent un enroulement cutané et sous cutané responsable d’une voussure
  • Les patients pensent souvent qu’il s’agit d’une récidive de bosse mais il s’agit bien d’une accumulation de tissus mous
  • La chirurgie est obligatoire pour corriger cela en soutenant et en projetant la pointe (soit une rhinoplastie d’augmentation)

Narines asymétriques

  • Les narines sont rarement symétriques de façon naturelle
  • Cependant selon le travail réalisé sur la pointe, il peut y avoir une franche asymétrie disgracieuse des narines
  • Cela peut être une conséquence non maitrisée suite à un travail de la pointe du nez, notamment en cas de déprojection (pointe plus affaissée) 
  • Cela peut parfois être corrigé par anesthésie locale, notamment en cas de petites asymétries des orifices ou ailes narinaires.

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