Suivi Post-Rhinoplastie à Toulon

1/ La douleur en rhinoplastie

La rhinoplastie n’est pas une chirurgie douloureuse. La douleur est légère et ne représente quelque chose de mal vécu que dans 1% des cas. Le patient ne prend le plus souvent qu’un antalgique de palier 1 à la demande. Le plus inconfortable pour le patient, pendant les premiers jours, c’est la gêne liée aux sécrétions post opératoires et le coté nez bouché. D’où l’importance de lavages de nez régulier.

2/ les hématomes

Les bleus après rhinoplastie sont très variables :
• Certaines techniques font moins saigner (rhinoplastie de préservation, rhinoplastie ultrasonique)
• certaines zones (rhinoplastie de pointe) font moins saigner car il n’y a pas de fracture osseuse.
• Certaines personnes « marquent » plus que d’autres.
Il est conseillé (cf fiche et actualités ) de ne pas dormir à plat. La tête doit être idéalement surélevée de 30°

3/les œdèmes

Ici aussi, c’est très dépendant des personnes et des techniques utilisées. Au début l’œdème nasal et des pommettes est local puis, petit à petit, descend au niveau des bas joues. Au retrait de l’attelle à J8, le nez est toujours œdématié ce qui paraît au début être surprenant pour les patients mais vite oublié car le complexe est effacé.

De façon générale, il faut comprendre que le résultat d’une rhinoplastie est visible au bout d’un an principalement à cause de l’œdème.

4/ les saignements

Le nez saignote jusqu’à J+5 de façon légère. C’est tout à fait normal, le lavage de nez est important afin d’éviter les caillots qui entretiennent un saignement désagréable.
Dans un second temps (le premier mois), il faut éviter la pratique de sports intensifs pour ne pas saigner (par risque de montée de tension).

5/obstruction nasale

Il est classique d’avoir la sensation d’avoir le nez bouché surtout si des attelles en silicone ont été placées à l’intérieur du nez. Néanmoins ces attelles sont en forme de tube qui laissent passer l’air donc l’obstruction est relative. Il s’agit surtout d’une impression de rhume.

• La première semaine après chirurgie : il faut dégonfler !
• Suivre l’ordonnance post opératoire : antalgique, antibiotique ; antiodemateux, crème sur la cicatrice,etc.
• Lavage de nez avec dispositif de lavage acheté en pharmacie pour éviter les caillots de sang, garder une bonne respiration,
• La marche quotidienne de 1 à 2h permet par déclivité de faire partir l’œdème plus rapidement vers le bas. A J+5 las bas joues sont gonflés avec un joli effet hamster.
• Il faut éviter les douches et bains chauds qui pourraient favoriser un saignement.
• On peut appliquer un masque ou des compresses très fraiches sur les 2 yeux et sur le front plusieurs fois dans la journée
• Ne pas boire ni manger trop chaud
• Éviter de conduire pendant le temps de l’attelle.

• Maux de tête violents
• Fièvre supérieure à 38°5
• Saignement importants (comme un robinet) rouge vif

Après une semaine, on découvre le « nouveau nez ». Le « reveal » est un moment important car le ou la patiente voit en général le résultat d’un processus long d’espérance. J’en profiterai pour donner les éléments nécessaires pour faire les massages post opératoires et le « taping », soit la mise en place des scotchs afin de modeler les tissus cutanés et sous cutanés. Profitez de ce moment de découverte.

Concernant le retrait des attelles internes ce n’est absolument pas douloureux. On n’utilise plus les anciennes mèches douloureuses d’il y a plusieurs années. Lorsque je dois réaliser un méchage, les mèches utilisées sont résorbables au fur et à mesure des lavages de nez.

Ensuite, la reprise des activités sociales et culturelles est tout à fait possible.

On peut ressentir des inconforts assez fréquents :

• La sensation d’anesthésie ou de perte de sensibilité au toucher du nez,

• une sensibilité des incisives et du maxillaire (mâchoire supérieure),

• l’œdème du nez peut être perturbant puisqu’il peut se « déplacer » sur le nez notamment au réveil. Cette période est stressante car on peut avoir la sensation d’une asymétrie ou déformations localisées du nez. C’est tout à fait normal avec un œdème non homogène. Ici, j’insiste sur l’importance des massages afin de travailler sur ces œdèmes.

• les croutes à l’intérieur du nez. Tout comme une croute peut se former lorsqu’on tombe sur le genou ou le coude, lorsqu’on travaille à l’intérieur du nez des croutes se forment au niveau de la muqueuse des cornets (organes qui réchauffent et humidifient l’air), de la cloison, des zones de fracture de l’os nasal, etc. Les lavages de nez sont alors nécessaires afin de les évacuer. Il est tout à fait normal de moucher des petites croutes noirâtres, verdâtres ou blanchâtres.

Quelles sont les éléments importants à faire par le patient le premier mois (4 semaines)
• Ne pas fumer
• Ne pas faire de sport intense (risque de traumatisme)
• Éviter la piscine
• Éviter l’exposition solaire (tant qu’il ya de l’ecchymose) : protection par écran total
• Éviter le port des lunettes
• Dormir tête surélevée à 30° : 2/3 oreillers.
• Continuer les lavages de nez
• Massage fréquent +++

Importance du massage le premier mois :

Globalement ça va se dérouler en 3 étapes à réaliser 3 fois de suite et 3 fois par jour.

• Étape 1 : massage durant une minute de haut en bas dans tous les sens du terme en poussant l’œdème vers les pommettes

• Étape 2 : massage durant une minute du côté des 2/3 supérieurs du nez afin de dessiner les lignes esthétiques de Sheen.

• Étape 3 : massage de 1 minute du dorsum (ligne de profil) afin de bien dessiner le profil et éviter les irrégularités cutanées

Il faut recommencer 3 fois ces 3 étapes ce qui arrive à un massage d’une durée totale de 9 minutes à faire le matin, le midi et le soir.
A la fin des 9 minutes on applique les scotchs (taping) afin de continuer à modelez la surface cutanée du nouveau nez.

Il s’agit de la période de la guérison et de consolidation du nez. Il n’y a plus de restrictions ni contraintes (reprise du sport, etc).

Il faut contrôler le plus possible la cicatrisation. Je dis souvent aux patients que le travail est réalisé à 95% le jour de l’intervention. Il reste 5% de guérison variable selon notre façon de cicatriser. Pour obtenir une cicatrisation optimale, il faudra réussir à chasser l’œdème et toute fibrose sous cutanée en réalisant des massages. Le tissu sous la peau peut être une « couverture » du travail réalisé et visible au bloc.
Pour préserver le travail du chirurgien, le massage est primordial.

Pour faire simple, après rhinoplastie, l’œdème du nez disparait pour :

• Le tiers supérieur les 3 premiers mois ;
• Le tiers moyen entre 3e et 6e mois ;
• Le tiers inférieur du 6e au 12e mois. Ce délai peut être poussé jusqu’à 18 mois dans les peaux épaisses ou les rhinoplasties secondaires.

Voici l’exemple d’évolution du nez.
On voit bien l’affinement de sa pointe petit à petit en 2 ans.

Après le premier mois, le massage est adapté au cas par cas selon les particularités anatomiques du ou de la patiente et la technique utilisée.

La fréquence des rendez-vous est variable et quelques fois à la demande. Il existe des « passages » obligatoires à 1 mois, 6 mois et 12 mois. Ensuite le chirurgien adaptera selon l’évolution de la cicatrisation.

Le résultat final d’une rhinoplastie est à un an…minimum, le temps que toutes les transformations réalisées lors de la chirurgie soient visibles. Ce délai est repoussé à 18 mois dans certains cas de rhinoplasties secondaires ou chez les patients à peau épaisse.

La rhinoplastie, c’est donc l’art de la patience, pour les patients comme pour le chirurgien. Il faut s’attacher à ne pas tomber dans la dysmorphophobie et rechercher le nez parfait. Il ne faut pas oublier d’où l’on vient et penser que nous sommes ici dans une démarche de se débarrasser d’un complexe et non dans la quête de la perfection.

Dans plus de 90% des cas, les patients sont satisfaits de leur rhinoplastie. Hélas, quelques fois, il n’y a pas de résultat parfait au même titre qu’il n’y a pas de nez parfait. En étant perfectionniste il y a toujours à redire sur un petit détail qui peut conduire quelques fois à des retouches.

Elle porte son nom : il s’agit d’une correction d’un petit défaut ou imperfection du nez. Elle peut se réaliser sous anesthésie locale ou générale.

Une retouche est courte de 5 à 30 minutes et elle ne présente pas les mêmes « contraintes » que la première chirurgie. En effet, il y a rarement des attelles, pas de bleus, pas de douleur du tout. Cette décision doit être prise en commun accord avec la patiente.

Les retouches concernent tous les rhinoplasticiens : selon la littérature elles concernent 5 à 15% des chirurgies de rhinoplasties primaires.

La retouche est différente d’une rhinoplastie secondaire qui est la « reprise » d’une première rhinoplastie en général considéré comme raté ou avec des conséquences importantes fonctionnelles ou esthétiques. La rhinoplastie secondaire est une chirurgie difficile que ne pratiquent pas tous les rhinoplasticiens.